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Conversation avec Mathilde Sénéchal

Blois, France Texte : Quentin Malriq , Image : Mathilde Sénéchal

Salut Mathilde, comment vas-tu ? C’est les vacances ? 

Mathilde : Coucou, ça va bien, merci. Je reprends mon petit rythme d’entraînements après avoir passé de bonnes vacances.

 

On te voit sur tous les terrains – du cross à la piste, en passant par la salle, du 1500 mètres au 10000 : tu te définirais comment en tant qu’athlète ? Une distance qui te ressemble plus qu’une autre ?

Je pense que c’est important d’être polyvalente. Bien sûr je me sens plus à l’aise sur les longues distances mais pour être une bonne coureuse de 10 000m, c’est important d’avoir de bonnes références sur le 1500m et 3000m. Et puis j’aime bien changer un peu, me confronter à des spécialistes sur le 1500m par exemple. C’est aussi ce qui rend notre sport intéressant, on peut le pratiquer sur différentes distances et dans plusieurs environnements.

 

Quels enseignements tires-tu de cette année, tant sur le plan sportif que scolaire ? 

Sur le plan sportif et scolaire je suis plutôt très satisfaite de mon année. J’ai validé mon Master en Droit des affaires avec mention et j’ai porté de nouveau le maillot de l’équipe de France. Je suis surtout heureuse et soulagée d’avoir passé cette étape. 

 

Le double projet semble être un point central pour toi. Tu peux nous en dire plus ? 

C’est vrai que j’ai à cœur de porter le message qu’il est possible d’avoir un double projet et de réussir. C’est important de montrer, aux jeunes surtout, qu’il n’est pas nécessaire d’arrêter les cours pour être performant. Après bien sûr, en fonction du degré d’exigence de l’entrainement et des individus, cela peut changer, mais globalement je pense que c’est nécessaire d’avoir un équilibre. Même si ça n’a pas toujours été facile d’allier les deux, mon double projet me permettait de relativiser. Par exemple je stressais moins pour les partiels car j’avais déjà connu des situations de stress plus intenses en grand championnat. J’ai appris à être plus productive en un laps de temps réduit. Je suis persuadée de la plus-value du double projet.

 

D’un aspect purement athlétique, le considères-tu comme un handicap ou comme une force ?

Sur le plan purement athlétique, encore une fois je pense que cela peut être une force si on l’utilise correctement. Dans le sens où si on arrive à garder du temps pour s’entrainer et récupérer correctement, tout en ayant une autre activité à côté, on a tout à y gagner. Yann Schrub en est l’exemple parfait. Cela peut être très anxiogène de reposer toutes nos attentes sur uniquement nos résultats sportifs. Pour la confiance en soi et l’estime de soi je pense que c’est aussi important d’exister autrement que par « l’athlète ».

Il existe peu de formations supérieures réellement aménagées à la pratique du sport de Haut Niveau en France. Qu’en penses-tu, à 2 ans des Jeux-Olympiques ?

En effet, la France n’est pas connue pour aider les sportifs à allier sport et études. Certaines formations spécifiques peuvent le permettre, et encore il y a toujours des problèmes administratifs qui mettent l’athlète/étudiant en difficulté. Sur ce point on a beaucoup à apprendre des États-Unis. Pendant toutes mes années d’étude en Droit, j’ai constaté que ce n’était pas bien vu d’être sportive de haut niveau. J’ai dû beaucoup batailler pour obtenir quelques aménagements qui sont pourtant prévus par la loi. 

Les Jeux, on y arrive. On imagine que tu as ce rêve dans un coin de la tête. Ce projet, tu le portes pour quoi / pour qui ?

Je pense aux Jeux évidement. D’autant plus qu’ils seront chez nous. Je crois d’ailleurs que c’est ce qui me motive le plus, savoir que tous mes proches pourront être là si j’y arrive, ce serait super. Après je ne veux pas non plus me focaliser là-dessus. Je suis encore loin du niveau pour prétendre à une sélection olympique. J’ai simplement envie de voir ce dont je suis capable en me donnant les moyens pour. Si j’y arrive ce sera super, sinon j’aurais beaucoup appris et le chemin aura été incroyable.

 

Tu as fini cette année ton M2 en droit des affaires, tu vas désormais te consacrer 100% à ta pratique sportive, ou tu comptes développer d’autres projets en parallèle ?

Avant de valider mon diplôme je me disais que j’avais hâte de pouvoir prendre le temps de m’entrainer correctement en ne faisant que ça. Maintenant que c’est le cas, en écho à ce que je disais sur le double projet, je ressens le besoin de faire autre chose à côté, de garder une activité plus intellectuelle. J’ai rédigé un mémoire en droit du sport et cela m’a beaucoup plu. J’aimerais pouvoir aider les sportifs sur ce sujet.

 

Si tu devais emmener une seule paire de basket et un livre dans ta valise, ce serait quoi ? Pourquoi ? 

Une seule paire de basket… je dirais une basket polyvalente avec un drop assez important, je pense à la Puma Velocity 2 par exemple. Un livre que j’ai lu il y a quelques années maintenant mais qui peut se relire à l’infini serait « Les vertus de l’échec » de Charles Pépin. Il change la vision négative que l’on peut communément avoir de l’échec et permet de prendre beaucoup de recul.

Merci beaucoup pour ton temps ; sur quels parcours on pourrait te retrouver à Lyon / Blois ?

Merci à vous pour les questions pertinentes ! Sur Lyon je m’entraine sur les bords du Grand Large et à Blois on peut facilement me croiser sur les bords de Loire ou en forêt.

Selon toi, qui devrions-nous interviewer pour notre prochain portrait ?

Yann Schrub ! Pour continuer à démontrer que le double projet est possible.



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