Bonjour Julie, peux-tu te présenter rapidement ?
Bonjour Distance, je vais tenter d'être rapide ! J'ai 29 ans (Yyyyiiikes) et je cours depuis l'âge de 22 ans.
En 2014, j'ai lancé Volt Women, avec deux amies, car nous sentions que les femmes étaient limitées dans le sport. Mon sport est la course à pied, mais j'aime bouger et utiliser mon corps de quelque manière que ce soit. Donc, en plus de courir, je fais du vélo et je m'entraîne avec un groupe appelé @ratscph. J'aime être à l'extérieur et être active, et je pourrais probablement être accro à presque tous les sports... Peut-être pas aux échecs !
J'ai travaillé chez Nike à Portland pour la catégorie course à pied. Aujourd’hui je suis de retour à Copenhague, j’essaye d’être une adulte et je travaille dans la communication et le marketing en tant que responsable de la création chez Patriksson Group.
Ma résolution pour cette année était d'aller à plus de concerts et d'apprendre à tatouer. Le corona virus a enterré la première, mais j'ai commencé à tatoueur depuis mon appartement.
Comment as-tu commencé à courir ?
Je viens d'une famille très sportive donc j'ai toujours été très active (je pense que cela aide quand vous avez une tendance à l’hyperactivité). La course à pied est arrivée après mes années de lycée, à cette époque je ne courais que pour les bières et les garçons, et j'étais juste en mauvaise santé. La course à pied était le sport le plus facile, je n'avais besoin que de chaussures et de motivation, alors j'ai commencé à courir pour avoir un mode de vie plus sain et équilibré. J'ai réalisé beaucoup plus tard, que mes chaussures n'étaient pas vraiment adaptées pour la course à pied puisque c'était des Converse !
La course à pied influence-t-elle ton travail de directrice artistique ?
La course à pied influence tout ce que je fais.
La course à pied m'a appris la discipline, l'équilibre et l'aisance. La discipline dans les moment où je n’avais pas envie de courir, quand j’avais du mal à me faire à l'idée des entraînements sur piste, mais qu’il fallait quand même y aller sachant que, quelques mois plus tard, cela me ferait atteindre un objectif. L'équilibre parce que le travail n'est pas tout, comme la course à pied n'est pas tout, je prends tout avec un peu de distance, sachant que les choses ne vont pas se résoudre parce que je m'inquiète... L'équilibre aussi parce que vous devez donner la priorité au sommeil, à l'eau, aux legumes verts, au sport, mais aussi lâcher prise et sortir.
J'utilise la course à pied pour ne pas trop réfléchir sur les choses, pour oublier mes pensées. Je pense rarement quand je cours, c'est vraiment à base de «il y a une pierre», «il fait chaud», «tourne à gauche», etc. Quand je rentre d'une session, je peux voir les choses d’un nouvel oeil.
Et Volt Women ? Qu'est ce que cela représente ?
L’inclusivité. Nous avons créé Volt Women parce que nous ressentions le manque de femmes dans le sport, c'était en 2014.
Nous sentions que les marques représentaient les femmes de la mauvaise façon, il n'y avait aucune femme qui nous parlait dans les campagnes, pas de pouvoir, pas de sueur, pas d'attitude. Pour les femmes, c'était toujours l'idée que « tant que vous sortez, vous avez bien fait », et nous voulions que les femmes pensent à la progression, se défient, osent échouer et se fixent des objectifs ambitieux, fous.
Aujourd’hui, nous avons l'impression de toucher au but. Les marques ont fait de gros progrès. Mais il y a encore beaucoup de lignes à faire bouger, nous constatons toujours que les chaînes de télévision ne diffusent pas la course féminine au marathon de Londres par exemple. Nous voyons encore des clubs, des équipes qui oublient les femmes, et c’est dommage. Honnêtement, nous voulons juste que les femmes et les hommes soient traités de la même manière, en étant bien conscientes que les performances des femmes n’égaleront jamais celles des homes en termes de chrono.
As tu un ou une modèle ? Une athlète ou juste un/une héros du quotidien ?
Je dirais que ça peut-être n’importe qui, toute personne qui se lance un défi et qui prend confiance en elle : Kipchoge, Serena Williams, ma mère, des gens au hasard.
Copenhague à l’air d’être une ville très plaisante pour courir, que peux-tu nous dire sur ta ville ?
C'est une très petite ville, avec la nature à proximité. Nous n’avons pas de nature majestueuse comme en France, nous n’avons pas de montagnes mais la nature est très proche de nous. L'eau traverse la ville, et de manière générale la ville est très verte. Pour trouver de plus grandes forêts ou grands parcs, il suffit d’aller à 5 kilomètres du centre ville.
Quelle est ta distance préférée ? Ton meilleur souvenir de course ?
Ma distance préférée est de loin le semi-marathon. Je peux garder quasiment le même rythme que sur 5km et 10km sur semi-marathon, ce qui n'a aucun sens ! Mais il semble que mon corps s'adapte à la douleur autour de 3km haha !
Je pense que mes meilleurs souvenirs de course se répartissent entre une expérience collective et un record. L’expérience collective c’est Hood 2 Coast avec Volt Women à Portland et mon record est de 1’25’25 sur semi à Copenhague après avoir été blessé les deux mois précédant la course.
Un grand défi sportif que tu aimerais relever un jour ?
Je suis une fille simple, permettez-moi juste de casser un jour les 1’25’00 sur semi-marathon.
Quelles sont tes chaussures de course préférées en ce moment ? Y a-t-il d'autres accessoires sans lesquels tu ne peux pas courir ?
Ma rotation du moment c’est Adidas Adizero Adios Pro, Adidas Adizero Pro, Hoka Carbon X, Nike Zoom Fly 3 et si j'ai vraiment besoin de faire juste un petit jogging, je porte quelque chose de plat et de lourd… Autres accessoires : mes amis ou mon casque Beats by Dre !
Merci beaucoup pour tes réponses. Quelles Volt Women aimerais-tu voir dans cette série d'entretiens ?
C'est littéralement impossible de choisir. Il y a tellement de femmes inspirantes dans le monde : Alexis Pappas, Selma et Elodie, Najla Fratella, Serena Williams hehe, Dibaba heheh, Sarah Attar, Nanna Munnecke, Manal Rostom… plus. Beaucoup plus.
