Bonjour Jun ! Premièrement, merci d'avoir accepté de faire cette interview avec nous, nous sommes très honorés de vous compter parmi nos « portraits de coureurs ». Comment allez-vous ? Êtes-vous allé courir ce matin ?
Oui ! J'ai couru 10 km ce matin. Je cours généralement avec mes amis mais récemment, à cause de COVID-19, je cours seul.
Cette interview est principalement axée sur la course à pied, je sais que cela peut être inhabituel mais on va essayer de passer un bon moment, et j'essaierai de ne pas trop parler de mode !
Aucun problème.
J'ai une fois lu que lors de votre premier voyage au Royaume-Uni, vous avez dit / pensé "C'est donc ici que le punk est né ?". Savez-vous que la nouvelle génération tient ces mêmes propos concernant le « streetwear » quand ils visitent Harajuku de nos jours ? Votre atelier étant toujours dans ce quartier, qu'est-ce que cela vous fait ressentir ?
Avant tout, en ce qui concerne mon voyage et mes impressions sur Londres, il semble que vous le perceviez comme péjoratif. Pour être clair, je n'ai pas eu de mauvaise impression. Le ciel couvert (surement plus que d’habitude vu que je suis allé en hiver) et l'air lourd m’ont laissé un fort impact. Je me suis dit que c'était de cette atmosphère que le punk était né ! Cela m'a vraiment ému et a laissé une sensation. Mais ne pensez pas que cela était négatif. La scène actuelle à Harajuku est complètement différente de quand NIGO et moi faisions NOWHERE.
Mon atelier est toujours à Harajuku, mais je fais rarement du shopping dans le quartier. La plupart de mes amis qui avaient des magasins et ateliers à Harajuku à l'époque ne sont plus là. Je pense que la mode streetwear des années 90, quand je me déplaçais de partout à Harajuku, était meilleure que ce que l’on voit aujourd'hui.
Mais de nos jours, je ne suis pas certain que la mode fût si « cool » que ça, à mon époque.

Dans le passé, quelle était votre vision de la course à pied ? Ce n’était « pas cool » je suppose ?
À cette époque, je n'avais jamais pensé que je commencerais à courir à l'avenir. Je n'avais aucun intérêt dans la course à pieds du tout.
J’imagine que l’athlétisme n'était pas si populaire dans ce temps-là. Grandissant dans les années 90 de mon côté, nous le faisions dans le cadre du programme scolaire, c'était obligatoire mais pas aussi apprécié que le football ou le basket-ball. Avez-vous pratiqué des sports en particuliers en grandissant ?
Je faisais du kendo au lycée mais nous faisions aussi des sprints.
Vous souvenez-vous de votre introduction à la course à pied, comment cela s'est-il passé ?
La première fois que j'ai couru, c'était vers la fin de la trentaine. J'ai couru sur le tapis roulant de la salle de gym, j'ai commencé parce que je suivais un régime…
Considérez-vous la course comme un moyen de s'évader du monde réel pour plonger dans l'un de vos univers fantastiques, où vous pouvez trouver des inspirations et y réfléchir ?
Pour moi, les avantages de la course sont un accord de gestion de la santé, de mental et physique et de méditation. Je peux alléger mes inquiétudes et générer des pensées positive. Mais je ne pense pas qu'il y ait un lien particulier avec mes inspirations.
La musique a une très grande influence sur votre travail… courez-vous en écoutant de la musique ?
Je cours généralement avec des amis, donc je n'écoute pas de musique. Je converse la plupart du temps. Quand je cours seul, je n'écoute pas de musique non plus, sinon je ne peux pas me concentrer.

GYAKUSOU était assez novateur en ce qui concerne les palettes de couleurs et les t-shirts graphiques par rapport à la mode performance qui étaient sur le marché à l'époque. Avez-vous senti que quelque chose manquait dans la conception des produits, vouliez-vous rompre avec ce qui était autour ?
Pour moi les vêtements de course que j'ai conçus ne sont pas un tout nouveau design. Je ne pense pas que nous ayons besoin d'éléments de conception complètement nouveau pour les vêtements de course.
Cependant, en tant que coureur, lorsque je dessinais, je considérais toujours ce qui serait utile et quelles couleurs me permettraient de me fondre dans la nature et le paysage qui m'entouraient. C'est peut-être ce qui donne à mes créations un sentiment de nouveauté.

Cette collaboration a ouvert des millions de possibilités, je suppose ? Y a-t-il une chose en particulier sur laquelle vous étiez vraiment impatient de travailler ?
Chaque fois, je suis mis au défi de travailler dans la gamme étroite des vêtements de course. Je pense que chaque élément contient des conceptions et des fonctions que nous ne pourrions pas faire avec UNDERCOVER.
Comment la rencontre s'est-elle produite à l’époque ?
J'ai été présenté par mon vieil ami de Grande-Bretagne, Fraser Cooke qui travaille chez Nike et a suggéré la collaboration.
Je me souviens que la première chaussure avec laquelle vous avez commencé à expérimenter était la Nike Zoom Spider correcte ? Avec quelles chaussures courez-vous maintenant ?
J'utilise les baskets de la collection 19SS Gyakusou.

Y a-t-il des athlètes que vous aimeriez voir courir portant du GYAKUSOU de la tête aux pieds ? Dans une compétition officielle ?
Je n'ai pas particulièrement d'athlètes préférés, mais mon auteur préféré, Haruki Murakami est un fan de GYAKUSOU. J'aimerais que M. Murakami participe à un tournoi vêtu de GYAKUSOU.
Nous sommes en train de (selon le moment où les gens lisent cette interview) vivre une période très particulière, dans le monde entier… Vous écrivez souvent : Chaos / Balance… Dans ce chaos complet, dans quelle direction allons-nous trouver le bon équilibre ?
Je ne peux rien dire tant que nous n’aurons pas trouvé de solution.