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Conversation avec Renaud Lavillenie

Clermont Ferrand,FR Texte : Lionel Jagorel , Images : Renaud Lavillenie

Bonjour Renaud, tu as succédé à la légende Sergeï Bubka en tant que recordman du monde de saut à la perche, qui sont les athlètes qui t'ont donné envie de sauter ?

La première personne qui m’a donné envie de faire du saut à la perche c’est mon père. Il sautait quand j’étais bébé, et comme beaucoup j’ai voulu faire comme papa au début…. Et j’ai ensuite été piqué par la discipline et je ne me suis jamais posé la question de savoir si je ferai autre chose car c’était vraiment la discipline que j’aimai. En grandissant, deux personnes m’ont inspirée : Jean Galfione et Sergeï Bubka.

Comme souvent chez les perchistes, tu es très bon sur les haies et au saut en longueur, as-tu hésité avec la perche en début de carrière ?

Je n’ai jamais hésité car pour moi c’était la perche ou je prenais le plus de plaisir. Sur les haies et la longueur, ma progression s’est faite avec la perche, c’était complémentaire et je cela m’a permis d’être meilleur et de pouvoir faire autre chose a l’entrainement mais aussi en compétition en début de saison. 

À quel moment as-tu réalisé que tu pouvais faire une carrière hors-normes ?

J’ai réalisé que je pouvais faire carrière en 2008 quand j’ai vu que j’avais une régularité et que j’étais à la porte du « très » haut niveau… Mais en 2009, après avoir gagné les championnats d’Europe en salle à Turin, là j’ai senti que je pouvais faire plus et depuis les médailles et record ont été collectionnés. 

Que ce soit avec ton frère ou avec la nouvelle génération actuelle, tu as toujours eu une dimension de mentor. Qu'est-ce que tu souhaites transmettre ?

J’essaye d’apporter mon aide sur deux aspects : 

- le côté technique : faire comprendre l’importance de certaines phases du saut, pourquoi faire tel ou tel geste, les détails techniques sur le choix des perches, des réglages etc etc.

- l’aspect mental : de les booster ou les calmer, de partager mon expérience pour éviter certaines erreurs…

C’est très souvent du cas par cas, en fonction des périodes, des besoins, et c’est quelques choses qui viennent naturellement. 

Est-ce que cela peut t'emmener vers un futur de coach ?

Coach à part entière, je ne pense pas… mais peut-être consultant en électron libre peux être. Après, c’est quelque chose de personnel, si j’ai un feeling avec un athlète je m’investirai… si non, je ne forcerai pas. 

Avec l'arrivée d'une nouvelle génération de talents (Duplantis, Morgunov, Kendricks), est-ce que c'est comme une deuxième carrière qui commence pour toi ?

Je dirai que j’ai eu une période fast de 2009 à 2016 et depuis 2017, entre des blessures qui m’ont diminué un peu et l’arrivé de jeunes prodiges, une deuxième partie se passe. Mais ce qui est important pour moi, c’est que même avec de nouveau talent, je reste toujours dans la bataille et je n’ai pas dit mon dernier mot ;)

Du coup ce serait quoi ton scénario idéal à Tokyo ?

On va attendre d’être sûr que les JO auront lieu dans ce contexte mondial inédit… mais l’avantage pour moi c’est que je n’aurai rien à perdre. L’objectif d’aller chercher une 3ème médaille olympique passera par la capacité à me sublimé sur un concours car à la perche, peu importe la marge que l’on peut avoir, ce n’est jamais gagné d’avance. Il suffit d’un saut au bon moment pour faire tourner la situation a son avantage. Donc si physiquement je continue ma progression, je serai capable d’en surprendre.

Tu es un fan de moto, tu as des idées pour d'autres défis sportifs après la perche ?

Oh oui ça j’en ai ! En sport mécanique, ça me plait beaucoup. Et j’ai deux objectifs : faire une saison en moto soit en championnat de France de vitesse ou en endurance et faire les 24h du mans voiture (après les avoir fait en moto en 2013 ) et pourquoi pas un rallye raid avec mon ami Cyril Despres aussi.  L’avantage pour les sports mécanique c’est qu’a 35 ans t’es loin d’être trop vieux ! Donc j’ai le temps de me projeter.

Et un marathon un jour ?

Là je pense qu’il faut que je perde un pari !!!!!!!  Mais ce n’est pas impossible d’en faire un pour faire l’expérience…. À condition de pouvoir le préparer un minimum car la filière endurance ce n’est clairement pas mon kiff. 

 



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